Le soleil s’était glissé dans l’ombre de la lune, suspendu dans le ciel, il s’était caché de la terre, plongeant les vivants dans une lumière sauvage. Un halo frappait les visages et les corps, les hantait et révélait la fragilité d’un intime heurté. Un ennemi infiltré rongeait de l’intérieur un corps stupéfié qui se défendait. Mais le mal insidieux continuait son invasion et mon amour repose maintenant, chair devenue pierre, gisant pour l’éternité.
J’ai photographié nos moments, nos espaces d’intimité comme autant de victoires sur la vie. Une nouvelle cartographie de l’intime se dessinait, reflet d’un combat mené avec clairvoyance, éclairé par une alliance nouvelle avec le monde des vivants et des non vivants. J’approchais son corps, je le saisissais. Le medium photographique était ce tiers qui magnifiait l’épreuve, lui donnant une portée universelle. Et puis, j’apparus dans l’histoire, touchée par ce même mal qui devint chose commune. Je suis maintenant en rémission et cette traversée bien particulière a renforcé ma conviction dans les forces de la vie.